C'est l’histoire de deux êtres blessés qui portent leurs cicatrices comme des étoiles qui brûlent. Henry Harry et Rosannah Deluce se retrouvent dans une cabane en Alaska enserrée par une tempête de neige. Rosannah s’est enfuie le jour de son mariage ; Henry y vit isolé, hors du temps et se refuse au monde. Iels ont en elleux une blessure indistinguable et fuient quelque chose de profond. Mais quoi ? Chacun∙e trouve son chemin petit à petit en s’ouvrant maladroitement à l'autre. C'est peut-être dans le rapport que l'on peut se trouver soi-même…

Traces d’étoiles est un huis-clos tempétueux mettant en scène Henry Harry, vieux avant l’âge, éteint, « gris » et Rosannah, désorientée ; sur le fil, « projetée dans l’espace ». Dans une petite cabane perdue au fond de l’Alaska, iels tentent de se rencontrer autant que de s’éviter. Entre maladresse, curiosité maladive, tendresse hésitante, les deux personnages se tournent autour comme deux animaux sauvages. Ce texte nous dit l’errance de deux solitudes qui n’aspirent qu’à rencontrer celle de l’autre. Il parle de ce qu’on enfouit à l’intérieur de nous pour ne pas trop souffrir et que l’on s’évertue à oublier pour continuer à vivre, à survivre. Seul autrui peut nous éloigner de nous un court instant. Mais toujours le “Je” nous revient comme une porte qui claque, brutale et inéluctable venant tout remettre en cause. Cette fable nous invite à rentrer dans une brèche de lumière où le rapport à l’autre est possible. Peut-être qu’accepter d’être aimé∙e est la chose la plus difficile.

Cette pièce, à la frontière des genres, d’une force vitale puissante, ouvre à l’absurde en une langue flamboyante et lyrique qui conduit le∙la spectateur∙trice devant le miroir bienveillant de son intimité sensible.

Les choses les plus belles arrivent par accident …