L'appel du mutant

Lucile Charnier

L'appel du mutant

“C’est pas parce qu’on est malade qu’on n'a pas le droit de faire des choses canons.”
Elodie Basset, patiente experte de la Fabrique de Santé à Nantes, atteinte de maladie chronique.

En chantier
En création

Le cancer la vie la mort le corps le vivant (et l’amour bien sûr)

L’appel des mutants, c’est ça.

C’est ce joyeux cocktail que je traine avec moi depuis quelques années.

C’est vivant, c’est mouvant, c’est retournant.

C’est une histoire qui puise son authenticité dans mon expérience vécue et intime. Mais c’est aussi une histoire qui est à la fois universelle et qui détient une dimension terriblement politique. C’est notre histoire que j’aimerais raconter, parce qu'elle met en lumière un fait de société et une réalité que notre système s'efforce de cacher. Comment est-on soigné aujourd’hui ? Comment vit-on la maladie aujourd’hui ? Comment meurt-on aujourd’hui ? Corps reclus, isolés, plus considérés comme sains, productifs, performants, Mais bel et bien vivants. Oui, La dimension politique s’incarne dans la chair, Jusque dans l’os.

L’expérience de la maladie est un véritable choc. Le cancer est devenu ma matière à penser, un nouvel angle de vue pour regarder le monde. Chaque personne confrontée à l’expérience du cancer, qu’elle soit proche aidant, qu'elle soit patiente, ou soignante, traverse de manière singulière cette violence dont j'essaie de rendre compte ici. Je cherche depuis quelques années comment la représenter, comment lui donner corps, dans quelle forme la contenir, pour dire, pour désacraliser, pour rendre visible.

C’est un projet en chantier, qui est brinqueballé entre le désir de création d’un objet scénique, entre la construction d’un projet d’intervention artistique en oncologie, et l’écriture d’un récit sous la forme d’un texte littéraire. Ces trois projets se suturent les uns aux autres et composent L’appel des mutants.

Aujourd’hui j’écris. Il est certain que la fiction tient un rôle prédominant. Elle ne permet sans doute pas d'adoucir, mais elle crée des chemins plus moelleux pour la prise de conscience. Chemins sans lesquels la plupart des gens comme moi tombent directement sur Denis. Et une chose est certaine, quand on rencontre Denis, c'est difficile de s'en séparer sans blessures, sans séquelles, sans débris intérieurs, sans blackout à reconstituer.

C'est un témoignage sous la forme d'une autofiction qui aspire à être positive.

Un besoin de dire. Un besoin de mots. Un besoin de traces visibles.

Une parole qui veut se délier, être joyeuse et exutoire malgré tout, et devenir contagieuse.

Un gros chantier.

Conception

Lucile Charnier

Interprétation

Lucile Charnier
Mercedes Dassy
Adèle Zouane

Collaboratrices techniques et artistiques

Amélie Géhin
Justine Denos

Intervenante - Psychologue clinicienne

Emma Gillard

Production

La FACT

Avec l'aide de

La Fédération Wallonie-Bruxelles - service du théâtre

Projet soutenu par

Théâtre de la Balsamine
Le Château de Monthelon
Cazco

Crédits

© Hichem Dahes